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Carnaval de Cholet

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Des musiques militaires aux marching-bands

Service militaire

Depuis la loi du 21 mars 1905, le principe du service militaire obligatoire s’impose à tous les citoyens. En 1912, sa durée est de deux ans. En 1913, elle passera à trois ans. Nombreux sont les conscrits dans cette musique. Combien de ces hommes, rappelés par la mobilisation générale en 1914, ne reviendront pas de la Grande Guerre?

Mi-Carême de Cholet du 17 mars 1912

Fidèlement, la musique militaire du 77e Régiment d’Infanterie et le régiment lui-même participent à la 7e Mi-Carême de Cholet, le 17 mars 1912. Le photographe a saisi la musique du régiment avenue Gambetta à l’angle de l’actuelle place Alexis Guérineau. Elle se dirige vers la place Travot.

Décryptage d’une carte postale de 1912 au pas cadencé

Effectif de la musique militaire du 77e Régiment d’infanterie

En ces temps-là, les musiques profitent de la conscription et sont nombreuses. Ce 17 mars 1912, la musique militaire du 77e Régiment d’Infanterie comporte pas moins de quatre-vingts musiciens qui défilent par rangs de quatre hommes. En ce jour de Mi-Carême, impossible de marcher strictement au pas, tant les soldats sont serrés les uns contre les autres entre deux haies denses de spectateurs. La discipline militaire ne semble donc pas de rigueur. Des musiciens saluent au passage des soldats éparpillés dans la foule et leurs sourires s’y propagent.

Harmonie-fanfare

Cet ensemble musical constitue une harmonie-fanfare. En tête, la clique avec tambours, clairons, trompettes naturelles (sans pistons) – en formation de fanfare. On imagine volontiers le tambour-major à l’avant. La grosse caisse se situe à la fin de cette clique. À sa gauche, une caisse claire.

Suit l’harmonie constituée des cuivres et bois. Elle a son propre chef de musique :  trompettes à pistons, trombones, cornets, bugles  (au son doux), trombones? (Ils ne sont pas identifiables ici). Les bois : flûtes et piccolos, clarinettes (qui jouent la partition des violons dans un orchestre à vent), toute la famille récente des saxophones (dont les bugles font partie) inventés à partir de 1845 par Adolphe Sax. Les saxophones sont proches des bois par l’utilisation des anches. En fin de cortège, les cuivres basses, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, mais pas de soubassophones extravagants et hélicons qui viendront plus tard compléter la panoplie des harmonies et des fanfares.

Insouciance ?

À noter que deux ans avant que la Grande Guerre n’éclate, alors que les menaces d’un conflit européen sont déjà permanentes et que s’y ajoutent les actions menées par les anarchistes (Bande à Bonnot), personne n’imagine qu’il faille barrer les rues et contrôler chaque citoyen. Les militaires qui se trouvent dans la foule ne sont pas armés ; ils se tiennent tranquillement les mains dans le dos, sereinement. Ni psychose, ni paranoïa.

77e Régiment d’Infanterie : Lien pour en savoir plus et voir d’autres photos.

Comparaison entre deux époques : Dans le prolongement de l’avenue Léon Gambetta, la place Léon Gambetta, aujourd’hui place Alexis Guérineau.

Musiques militaires au 21e siècle

Qu’en est-il au 21e siècle ? En France, comme dans de nombreux d’Europe, le nombre de musiques militaires s’est particulièrement réduit depuis la fin de la conscription dans les années 2000. Les effectifs eux-mêmes ont fondu au profit de formations de professionnels issus pour la plupart de conservatoires de musique. En conséquence, les cliques (pourtant typiquement françaises) ne précèdent plus que très rarement les harmonies et le qualificatif de « fanfare » est souvent  attribué sans discernement à ces musiques militaires restructurées.

Dans les trente années qui suivirent la seconde Guerre mondiale s’illustrèrent entre autres la Musique des Anciens Militaires d’Angers la Fanfare des Spahis et la Fanfare de l’École de Cavalerie de Saumur (cette dernière dissoute en 2001). La « Fanfare » du 6e Génie d’Angers, Le Bagad de Lann-Bihoué restent fidèles au Carnaval de Cholet..

Lien : France : Musiques militaires

Marching Show-bands

Chassez le naturel, il revient au galop : Plus militaires que les militaires eux-mêmes, les « marching-bands » (formations de marche à différencier des formations statiques de concert), s’imposent un peu partout dans les défilés festifs. Leur style est totalement à l’opposé de celui des « bandas ».

Effets spéciaux

Ces grandes formations musicales sont civiles. D’origine hollandaises, le plus souvent, elles sont cependant imitées des formations universitaires américaines. Les percussions y dominent largement.

Elles défilent au pas sur toute la largeur de la rue (gare aux petits pieds descendus des trottoirs!), brandissant les cuivres à l’horizontale. Les percussions y sont dominantes, parmi lesquelles les fréquents métallophones à plat et non plus verticaux en forme de lyres.

Chorégraphies

Les uniformes sont chatoyants et clinquants, avec un style varié (parfois invraisemblable) très kitsch de soldats de plomb.

Pour répondre aux mises en scène des tattoos et autres festivals, les marching-bands ajoutent un show à leurs prestations. Avec ou sans danseuses, les déplacements sont constitués de figures géométriques, sortes de carrousels à pied savamment orchestrés, d’une précision millimétrique, et c’est du sérieux.

Parmi les marching show-bands  français et étrangers honorant le carnaval de Cholet de leur présence : Le showband RSF de St Fulgent, le showband la Vaillante de St Quentin, le show-band Corio Heerlen, le show-band Marum (Pays-Bas).

Les musiques militaires aussi

De ce fait, les musiques militaires de tous les pays du monde ont emboité le pas… et possèdent désormais leurs propres chorégraphies qu’elles présentent dans de nombreux festivals internationaux.