Au théâtre !
Avant le carnaval, bienvenue au théâtre, à la Tessoualle, avec « Les Mots tissés ».
Voilà une œuvre qu’on peut entendre à plusieurs niveaux avec un parfum de surréalisme enivrant, qui oscille entre farce, comédie et tragédie.
Le décor, en harmonie avec les costumes (ou le contraire), ont entièrement été réalisés pour cette pièce. Ils colorent agréablement le texte. Le dépaysement est assuré.
Les maquillages, un peu dans le style des 17e/18e siècles, ont quelque chose de baroque et donnent aux personnages un degré supérieur dans leur folie.
Le choix des acteurs en fonction des rôles a été très bien étudié et s’avère équilibré, les rôles féminins étant ici primordiaux (normal pour une auteur féminine). La mise en scène elle-même, avec ses parties chantées, est très féminine, même si le propos est parfois dur.
On ne sent pas de domination d’un rôle sur un autre. Toutefois il faut noter la performance des rôles de la Mama, une mère qui assume, qui souffre mais qui relève le moral de tout le monde, de Lapin, pierrot lunaire – ni enfant, ni adulte – à la fois sec et tendre, et de Madame Duperri, naturelle, espiègle, moins naïve qu’elle ne le paraît.
« Les Mots tissés », c’est une compagnie qu’on sent soudée, à l’aise, qui joue avec plaisir. Cette réussite est le fruit d’un travail qui va jusque dans les détails tant dans la mise en scène que dans l’expression.
Christian
Ouest-France 14 mars 2017
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