Après les fêtes, carnavalières et carnavaliers ont repris le marteau, la scie, la perceuse, les étaux, les pinces, le fer à souder, le pinceau pour mettre tous leurs talents au service de l’art populaire qu’ils magnifient chaque année.
Carnavals et traditions antiques
Les mois de février et mars qui approchent sont les mois du plus grand nombre de carnavals dans le monde. C’est aussi l’occasion de de se ressourcer dans les origines carnavalesques.
L’histoire du Carnaval s’ancre d’abord dans l’antiquité. Pour fêter Dyonisos et Saturne aux premiers jours du printemps, le peuple avait la liberté d’inverser l’ordre social habituel. Les Lupercales romaines accompagnaient le début d’une nouvelle année. On y célébrait l’intrusion du monde sauvage dans le monde civilisé. Le désordre s’imposait dans les règles en usage, le monde des morts dans celui des vivants.
Carnavals et christianisme
En France, le mot « carnaval » apparaît vers 1550 quand profane et religion se mêlent. Son étymologie l’apparente à l’italien : carnavale ou carnavalo, eux-mêmes issus de carnelevare. carne = viande / lever = enlever.
Carnaval désigne la période qui précède l’entrée en Carême. De l’Épiphanie jusqu’au Mardi gras, veille du Mercredi des Cendres, il était de coutume de faire ripailles. Masques et déguisements étaient de la fête. Riches ou pauvres, puissants ou misérables pouvaient chanter, danser dans les rues, s’adonner aux libations. La transgression des règles était amplifiée par ces travestissements qui dissimulaient les identités.
À l’occasion de la Fête des Fous, les manants revêtaient des habits de riches et inversement. Aux temps médiévaux, on pouvait même danser dans les églises, dire la messe à l’envers ou célébrer la Messe des Ânes.
Ce défoulement collectif avait aussi l’avantage de prévenir les révoltes et de contenir les tensions sociales. Dans l’ensemble des pays catholiques d’Europe, considérés plus permissifs, le carnaval se répandit avec faste jusque dans les classes les plus huppées de la société.
L’étymologie du mot Carême nous dit qu’il s’agit d’une altération populaire de l’expression latine quadragesima dies, le « quarantième jour » avant Pâques. Le Carême s’identifie aux quarante jours que le Christ passa dans le désert. Selon les règles établies par l’Église, il interdisait aux chrétiens de consommer de la viande, des graisses et sucreries dès le lendemain du Mardi-Gras jusqu’à Pâques, bref, un jeûne sévère atténué et aménagé par le Concile Vatican II.
Après vingt jours de privations, les catholiques pouvaient autrefois relâcher leur effort au cours d’une journée moins stricte. C’est l’origine de la Mi-Carême. Le fêtes Carnavalesques sont donc l’antithèse du Carême. (à suivre)
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