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Carnaval de Cholet

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Les travestis du Mardi Gras

Longtemps, en février de chaque année, à l’issue des jours gras (du dimanche au mardi précédant le carême), dans les rues de nombreuses localités, le mardi gras fut dignement fêté. À Cholet c’était le jour du concours des travestis. Quelques heures de plaisir dans des semaines de travail sans répit, du lundi matin au samedi soir quand il ne fallait pas aussi travailler le dimanche.

D’ailleurs la règle du repos dominical fit l’objet de vifs débats au début du vingtième siècle. Suite à la catastrophe de Courrières, le 13 juillet 1906, les députés votèrent une loi destinée principalement aux ouvriers afin qu’ils aient droit à ce repos hebdomadaire sans référence à la religion.

« Le mardi 27 février 1900, le concours carnavalesque se tiendra de 2h à 5h et le premier prix sera de 80 francs. Quatre lieux de contrôles sont prévus : place de la Gare, place Saint-Pierre, place Travot et carrefour de la Grande-Casse. Chaque groupe ou chaque individu déguisé doit donc se munir de quatre tickets » ainsi que l’annonce le journal L’Intérêt Public du 18 février 1900. 

Ce mardi gras férié, c’était une fête appréciée avec son concours de déguisements, de travestis  ainsi disait-on. Sur un parcours imposé, jalonné de contrôles, les concurrents inscrits, individuels ou par petits groupes, se devaient de présenter les déguisements les plus originaux possibles, voire farfelus, en les faisant vivre par leurs pitreries. 

Il faut imaginer les plaisants commentaires – compliments, quolibets – que leur passage devait provoquer sur les pas de portes des artisans et des échoppes où se serraient les curieux… À la fin du concours, de petites sommes d’argent récompensaient les personnages les plus applaudis et les plus réussis.

Quelques habiles filous masqués s’essayaient à faire deux fois le parcours avec deux déguisements différents pour espérer faire grossir la cagnotte.

Il est arrivé aussi que des lauréats, grisés par leur succès, mais aussi par les bons coups de gnôle proposés sur le parcours et autres gourmandises. (les bars étaient nombreux et en février il fait généralement froid), oublient de venir chercher leur récompense, de quoi rater le dernier retour au bar pour fêter ça !

La mi-carême attirant de plus en plus de spectateurs, donc environ vingt jours plus tard, ces travestis déguisés et grimés s’intégrèrent au défilé carnavalesque. Les travestis du mardi gras sont devenus les individuels du défilé parmi les musiques, groupes dansants, carnavaliers et chars. Mais cette pratique est progressivement tombée en désuétude dans les années 70/80.

Des adeptes de la belle parure avaient le génie du déguisement. Un nom est resté plus célèbre que tous les autres, celui de Gustave Valette (1891/1979) dont le Courrier de l’Ouest a relaté l’épopée le 22 mars 2020.

Aujourd’hui, chaque année au soir du mardi gras, l’Amicale des carnavaliers de Cholet rend hommage aux carnavalières et carnavaliers disparus.