Les belles automobiles des mi-carêmes de Cholet
Dans les années 50, les automobiles, quelles que soient les marques, faisaient rêver, rêves de liberté, d’aventures, de vacances mais c’était un luxe coûteux pour chaque famille économisant franc par franc pour s’acheter le dernier modèle du salon de l’auto. Si les chars sont encore, pour la plupart, tirés par des chevaux, les automobiles, rares avant la guerre, se font de plus en plus nombreuses et bichonnées depuis que l’essence est de retour. Pas étonnant que la mi-carême de Cholet, comme le défilé fleuri de Saumur, ait choisi de faire figurer dans ses défilés de belles voitures en choisissant parmi elles les gros lots de la souscription (tombola), se substituant ainsi au bœuf gras d’autrefois. Les belles automobiles de la mi-carême participent à l’attraction du public.
29e Mi-Carême de Cholet 31 mars 1946
La Simca 5
En ce jour de 29e mi-carême de Cholet, le 31 mars 1946, la voiture qui porte les haut-parleurs est un modèle SIMCA 5 (5fgb), 2 places. C’est la troisième voiture produite par SIMCA. Les premières versions de ce modèle datent de 1936.
La Peugeot 202
La Peugeot 202 de 1946 lui ressemblait, mais elle avait les phares au centre sous la calandre. La voici: c’est la voiture conduite par le comité des fêtes de Cholet.
Renault BDV-1 Viva Grand Sport
Pour assurer la sécurité de la fête, la police participe même au défilé. Et pas n’importe comment !
Un des policiers a pris place dans une Renault BDV-1 Viva Grand Sport 6 cylindres de 1939, avec servo-frein, l’une des premières voitures françaises équipées de pneus mesurés en pouces, comme c’est toujours le cas, et non plus en centimètres comme auparavant. Tant pis pour le système métrique cher aux Français!
Le profil de l’automobile est aérodynamique, grâce à des ingénieurs (on dirait aujourd’hui des designers) passés par l’aéronautique. Le losange à l’avant a quelque chose d’américain…
Mais comment ce cabriolet a-t-il pu échapper aux affres de la guerre, aux réquisitions, d’autant que de telles automobiles n’étaient pas produites en grand nombre? Par exemple, en 1936/1937, l’ACX3 Viva Grand Sport est produite en 391 exemplaires et la BCX1 Viva Grand Sport à 2 296 exemplaires.
L’ancêtre
Pas de pneus pour faire rouler la belle voiture du début des années folles dont le moteur ne tourne plus depuis longtemps, raison pour laquelle elle est remorquée.
32e Mi-Carême de Cholet 27 mars 1949
Citroën AC4F de 1928
Avec son phare central, voici la Citroën AC4F de 1928, toujours vaillante. Cette automobile a été produite en 121 000 exemplaires jusqu’en 1932. Dans le défilé du 27 mars 1949, elle accompagne des représentants, vendeurs de chemises…
La « Traction » Citroën
Dans le défilé, quoi de plus naturel qu’une Traction Citroën, (ici en version 3 portes, mais difficile de préciser exactement le modèle). Cette célèbre automobile a été produite de 1934 à 1957. Outre sa traction avant, elle bénéficiait d’une structure monocoque, de freins hydrauliques et de suspensions indépendantes sur les roues.
Cette voiture a traversé la seconde Guerre mondiale. Le cinéma d’après guerre a conforté sa légende. C’est ainsi qu’en ce jour de mi-carême notre Traction entraîne dans son sillage un gang de « grosses têtes » à la mine patibulaire : des gros bonnets de la pègre.
35e Mi-Carême de Cholet 23 mars 1952
L’Hotchkiss Anjou 1350
Sous la pluie, juste à l’arrière du char « Caprice espagnol », voici la bien nommée, l’automobile Hotchkiss Anjou 1350 berline produite entre 1950 et 1954 en 5 406 exemplaires et considérée en tant que voiture de luxe de 13 à 20 cv. La carrosserie en tôle d’acier repose sur une ossature en bois de frêne. Elle bénéficie des désembuage et du chauffage, bien pratique en ce jour de mi-carême !
Cette voiture fut victime d’une imposition fiscale sur les véhicules de luxe.décidée par le gouvernement français. L’Hotchkiss Anjou fut la dernière voiture de tourisme produite en série par cette marque réputée pour la qualité et la solidité de ses modèles.
37e Mi-Carême de Cholet 28 mars 1954
La Panhard Dyna 54
« Tentez votre chance, amies spectatrices et amis spectateurs de la 37e mi-carême de Cholet du 28 mars 1954 : Ce soir, Dyna sera peut-être à vous ! »
En 1954, c’est la toute récente Panhard Dyna 54 qui est à l’honneur. De mauvaises langues racontent que son étanchéité n’est pas terrible, mais qu’importe, cette voiture va remporter un vif succès, d’autant qu’elle innove tant dans l’esthétique que la mécanique. Sa bouche à l’avant (phare anti-brouillard) paraît irrésistible.
Ce que l’histoire ne dit pas, c’est qui fut l’heureux gagnant du gros lot de la tombola (la souscription). Alors, si quelque témoin s’en souvient…
Le 17 juin 1953, au restaurant «Les Ambassadeurs» à Paris, la nouvelle automobile Panhard (marque française) Dyna Z est présentée aux journalistes spécialisés sous le nom de « Dyna 54 ». Elle sera produite de 1954 à 1959.
Sa carrosserie était en alliage aluminium / manganèse. Sa masse à vide était de 650 kg. Cette voiture pouvait atteindre 130 km avec un moteur de 610 cm3 de 28ch, consommant 3,5 à 4l aux 100 à 80 km/h de croisière.
Le pare-brise courbe de Saint-Gobain était éjectable en cas de choc. La structure avant du véhicule était déformable.
En 2020, cette voiture passionne toujours les collectionneurs.
- Photo Dyna – Mi-Carême – Courrier de l’Ouest – 28 mars 1954
- Photo de l’arrière de la Panhard Dyna 54 – Panhard-Racing-Team
- Publicité pour la Panhard Dyna
- Site Panhard Dyna 54
La Peugeot 203
Sur la photo de la mi-Carême de 1954, la Peugeot 203 marque la fin du défilé derrière le char de la reine.
Jean-Pierre Peugeot et ses ingénieurs bravent les ruines de l’usine de Sochaux et sont à l’origine d’une nouvelle automobile présentée au salon de l’auto en 1948 en plusieurs version (berline, cabriolet, commerciale): la 203. (7CV).
Cette voiture est dessinée avec un grand souci d’aérodynamisme Cx 0,36), s’inspirant de la « ligne fuseau Sochaux » du dessinateur Henri Thomas.
Produite en 400 000 exemplaires, la production de cette 203 cesse en 1960.
- Photo 203 – Mi-Carême 28 mars 1954 – Archives carnavaliers
- Publicités Peugeot 203
- Site Peugeot 203
39e Mi-Carême de Cholet 11 mars 1956
Cette année-là, la mi-carême présente au moins trois belles voitures que le public peut admirer sous tous les angles.
La Simca Aronde 1300
À l’arrière du char « Le Petit Chaperon Rouge » roule une Simca Aronde 1300, voiture produite de 1951 à 1964.
La Simca 9 Aronde et la Fiat 1400 ont été élaborées conjointement chez l’emboutisseur américain Budd, spécialiste des carrosseries monocoques tout acier. Cette nouvelle voiture conserve le moteur Fiat de l’ancienne Simca 8.
La Peugeot 403
La Peugeot 403 a donc le privilège de figurer sur un char. Au public de tout faire pour gagner cette voiture que les concepteurs ont voulu de style italien.
La 403 a été produite de 1955 à 1966 dans l’usine de Sochaux, en versions berlines, cabriolets, breaks, fourgonnettes et camionnettes.
C’est en 1957 que les fléchettes de changement de direction sont remplacées par des clignotants. L’année suivante, les essuie-glaces fonctionnent en parallèle.
La Dauphine
Si la Reine de Cholet, comme toutes les miss, a ses dauphines, la France aussi a la sienne, ou plus exactement les Françaises et les Français qui achètent la Dauphine, automobile de la marque Renault. La Dauphine avait de l’expérience puisque cette automobile fut construite de 1956 à 1967. En 1964, le prix de vente de l’irremplaçable Dauphine était de 5 900 Fr affirment les encarts publicitaires.
La Dauphine – Extrait du film d’André Chamrobert
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