Décryptage de cartes postales en marge de la mi-Carême…
Les anciennes photos, au passage du défilé de la mi-Carême, nous en apprennent beaucoup sur la vie choletaise au début du XXe siècle.
L’avenue Léon Gambetta
L’avenue Léon Gambetta fut un haut lieu du carnaval. Descendant vers la rue nationale, ce fut une voie nouvelle au XIXe siècle, tracée toute droite pour joindre directement la gare au centre-ville. Il y eut probablement des récriminations lorsqu’il fallut abattre des maisons pour réaliser cette avenue. Mais en ce temps-là, les intérêts particuliers n’étaient guère entendus.
Un photographe célèbre : L. Héon
En bas de cette avenue Léon Gambetta, sur la place qui la relie à la rue Nationale (actuellement place Alexis Guérineau, maire de Cholet de 1919 à 1932), un coup d’œil vers la gauche s’impose sur la photographie du 21 mars 1909.
Au-dessus de la devanture de la charcuterie, un panneau horizontal, dont l’écriture est typique de l’art nouveau (adoptée par le métro parisien) annonce : « Photographie centrale L. Héon ».
Sur la photo du 26 mars 1911, c’est sur un panneau vertical fixé sur la façade que figure le même libellé.
Photos Éditeur Bibard Cholet.
Mais qui est donc L. Héon ?
Louis Paul Victor Héon, fils d’un commis d’administration au Prytanée, est né le 29 mars 1875 à La Flèche (Sarthe).
Il commence sa carrière en tant que dessinateur à Paris. L’année de son mariage, 1903, il succède au photographe Henri Dauneau (1872-1933), au 5 place Léon Gambetta à Cholet.
Louis Héon devient un photographe d’atelier réputé et célèbre à Cholet. Au dos de ses photos, il se définit « dessinateur photographe ».
Il est aussi le père de dix enfants. Avec lui, le repeuplement* est assuré !
Louis Héon est affecté dans les services auxiliaires des armées en décembre 1914 et ce jusqu’au 29 avril 1919.
Il continue ses activités de photographe jusqu’au milieu des années 30. Il décède en 1945.
Photographe de la Belle Époque et des Années Folles, Louis Héon est l’auteur de nombreux portraits d’une grande qualité artistique. De nombreux Choletais ont possédé la photo de leur enfant sur une peau de mouton signée de sa main. Louis Héon s’est aussi passionné pour les églises et les chapelles.
Auparavant et à la même époque, d’autres photographes illustres à Cholet
Henri Charles Galais (1833 1912), Gaston Galais qui reprend l’atelier de son père vers 1900 puis Andre Galais, le petit-fils, (1897 1979). François, installé près de la gare vers 1870. Arthur Bourgoin (présent en 1887). Ernest Benoist. Raphaël Rolland, présent à Cholet boulevard Gustave Richard de 1894 à 1899. Émile Bariteau, né en 1874. Victor Ernest Barrois de Sarigny (1856), exerçant rue Pissot.
Sources et pour en savoir davantage, découvrir quelques uns des clichés de L. Héon
http://www.portraitsepia.fr/photographes/heon/
http://www.stleger.info/associations/ancienscombattants/heoncanonne.htm
https://www.beauxarts.com/grand-format/lart-nouveau-en-3-minutes/
Souvenirs de famille
Si les lectrices ou lecteurs de cette page ont conservé des souvenirs de ce photographe célèbre de Cholet ou même de son prédécesseur, merci d’en faire part, soit par l’intermédiaire de la page « contact », soit dans les commentaires.
Parapluies
Les photos de 1911 et de 1909 ont d’autres points communs : la foule est tout aussi nombreuse et les parapluies sont encore de la fête, car il pleut tout autant lors de ces deux mi-Carêmes de Cholet de 1909 et 1911.
À noter que de nombreuses cartes postales de la mi-carême du début du 20e siècle sont signées : Librairie Poupin, Mortagne.
Un autre photographe choletais célèbre : Henri Godineau
Henri Godineau, dit Hergo, n’est plus. Le décès, mardi 28 janvier à son domicile parisien, du photographe né à Cholet le 20 juillet 1951 a été annoncé par sa famille dans un avis illustré par un autoportrait pris en 1985.
Photo : Henri Godineau en 2007 à La Tessoualle (CO)
*C’était un souci constant des gouvernements de la première moitié de ce siècle que d’encourager la croissance de la population française. Ce fut un problème encore plus grave après la Première Guerre Mondiale. L’accueil de nombreux étrangers, russes, italiens, polonais fut salutaire, mais, trahis par la France, les étrangers de confession juive, même naturalisés, furent parmi les premières victimes désignées pendant la Seconde Guerre Mondiale.
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