Années 30
Les effets de la Crise de 1929 touchent gravement le Choletais dans les années qui suivent : faillites, chômage, soupes populaires, c’est le désarroi. Au début des années 30, on croyait au renouveau, après avoir payé fort le prix de la Première Guerre Mondiale. En conséquence, la Mi-Carême de 1935 est annulée.
24e Mi-Carême 31 mars 1935
La menace planait. Elle s’est concrétisée.
le calendrier de 1935 affiche la Mi-Carême officielle le Jeudi 28 Mars. Mais pas de chars en préparation dans les hangars. Pas d’effervescence particulière. Le cœur n’y est pas. Les moyens financiers non plus. Les Années ne sont plus plus aussi « Folles » que ça…
Déboires économiques
Alors qu’en 1930 tout semblait encore sourire aux industriels et commerçants, les effets de la crise de 1929, comme la nuée qui retombe d’un volcan, a finalement frappé le Choletais. La crise se traduit par une effrayante chute des prix. Les agriculteurs sont les plus durement touchés : en 5 ans, le prix du bœuf a baissé de 64 %, le prix du blé de 58 %. Les villes ont créé des « chantiers municipaux » pour venir en aide aux chômeurs. Ce sont les petites entreprises qui sont tombées les premières, mais elles concernent de nombreuses familles. Horaires et salaires ont été réduits pour ceux dont les emplois ont été préservés. Le déclin du tissage a commencé et sera irréversible.
Pour en savoir davantage sur les effets de la crise en Anjou, il convient de référer à l’étude « Le Front Populaire en Maine-et-Loire, avant, pendant, après », par Mme Lévisse-Touzé (Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest).
Mi-Carême à tout prix
Néanmoins, les carnavaliers de 1935 ne souhaitent pas rester inactifs. Le besoin de faire la fête et de défier l’austérité du temps présent fourmille dans tous leurs membres. Ils vont montrer à la population choletaise qu’ils sont capables de se débrouiller tout seuls. Ils répondront par l’humour au désaveu des autorités qui tentent de refréner leurs excentricités.
Alors, cet après-midi-là, des musiciens, des travestis parcourent les rues de Cholet et invitent les passants ébahis et amusés à se joindre à eux.
Ils traînent avec eux une chèvre – qu’ils qualifient de décharnée – on est en effet à l’opposé du pesant bœuf des années « grasses ».
Ceux qui ont tout perdu, ou sont en voie de tout perdre, ont imaginé un char qui symbolise la fortune, pas seulement au sens de la chance mais bien celui de l’argent que ceux qui le possèdent en quantité ne comptent même plus !
Quelle flambée !
ce soir-là, et c’est presque plus impressionnant que d’habitude quand la foule est là et tourne en farandoles joyeuses, on allume un feu autour de cet entassement de sacs, sensés remplis de pièces d’or et de billets de banque, un signal envers le mépris dans lequel les pauvres besogneux se sentent tenus et, malgré quelques cris joyeux, chacun retient son souffle et des larmes piquent les yeux.
Et on se donne rendez-vous l’an prochain sous des auspices qu’on espère plus favorables.
Commentaires récents